Logarithmes Et Produit scalaire fonctionnel - Cours d'analyse fonctionnel - Mathématiques
LOGARITHMES
COURS D'ANALYSE FONCTIONNELLE
1. Représentations1.1. Représentation tabulaire
1.2. Représentations graphiques
1.2.1. Représentations planes
1.2.2. Représentations 3D
1.2.3. Représentations vectorielles
1.2.4. Propriétés des représentations graphiques
1.3. Représentations analytiques
2. Fonctions
2.1. Dépendance et indépendance
2.2. Domaine d'existence
2.3. Fonctions croissantes ou décroissantes
2.4. Fonctions constantes
2.5. Fonctions périodiques
2.6. Fonctions composées et élémentaires
2.7. Limite et continuité des fonctions
2.7.1. Asymptotes
3. Logarithmes
3.1. Bases vulgaires
3.2. Base décimale et nepérienne
3.3. Nombre d'Euler (exponentielle)
4. Produit scalaire fonctionnel
Soit la fonction exponentielle (bijective) de base quelconque a, où notée :
(16.104)
pour
laquelle il correspond à chaque nombre réel x,
exactement un nombre positif (l'ensemble
image de la fonction est dans )
tel que les règles de calcul des puissances soient applicables
(cf. chapitre de Calcul Algébrique).Nous savons que pour une telle fonction, que si , alors f(x) est croissante et positive dans , et si , alors f(x) est décroissante et positive dans .
Remarques:
R1. Si , lorsque x décroît vers des valeurs négatives, le graphique de f(x) tend vers l'axe des x. Ainsi, l'axe des x est une asymptote horizontale. Lorsque x croît par valeurs positives, le graphique monte rapidement. Ce type de variation est caractéristique de la "loi de croissance exponentielle" et f(x) est quelque fois appelée "fonction de croissance". Si , lorsque x croît, le graphique tend asymptotiquement vers l'axe des x. Ce type de variation est connue sous le nom de "décroissance exponentielle".
R2. En étudiant , nous excluons le cas et . Notons que si , alors n'est pas un nombre réel pour de nombreuses valeurs de x (nous rappelons que l'ensemble image est contraint à ). Si , n'est pas défini. Enfin, si , alors pour tout x et le graphique de f(x) est une droite horizontale.
Puisque la fonction exponentielle f(x) est bijective
alors il existe une fonction réciproque
et appelée "fonction logarithme"
de base a notée :R1. Si , lorsque x décroît vers des valeurs négatives, le graphique de f(x) tend vers l'axe des x. Ainsi, l'axe des x est une asymptote horizontale. Lorsque x croît par valeurs positives, le graphique monte rapidement. Ce type de variation est caractéristique de la "loi de croissance exponentielle" et f(x) est quelque fois appelée "fonction de croissance". Si , lorsque x croît, le graphique tend asymptotiquement vers l'axe des x. Ce type de variation est connue sous le nom de "décroissance exponentielle".
R2. En étudiant , nous excluons le cas et . Notons que si , alors n'est pas un nombre réel pour de nombreuses valeurs de x (nous rappelons que l'ensemble image est contraint à ). Si , n'est pas défini. Enfin, si , alors pour tout x et le graphique de f(x) est une droite horizontale.
(16.105)
Et
donc :
(16.106)
si et seulement si .
En considérant comme
un exposant, nous avons les propriétés suivantes :Propriétés | Justification |
|
|
|
|
|
|
|
|
Remarques:
R1. Le mot "logarithme" signifie "nombre du logos", "logos" signifiant "raison" ou "rapport".
R2. Les fonctions logarithme et exponentielle sont définies par leur base (le nombre a). Lorsqu'on utilise un base de puissance de 10 (10, 100, 1000,…) nous parlons alors de "système vulgaire" car ils ont pour logarithme des nombres entiers successifs.
R3. La partie entière du logarithme s'appelle la "caractéristique".
Il existe deux types de logarithmes que nous retrouvons presque
exclusivement en mathématique et en physique : le logarithme
en base dix et le logarithme en base e (ce dernier étant
fréquemment appelé "logarithme naturel"
ou plus exactement pour des raisons historiques justifiées "logarithme
népérien"). R1. Le mot "logarithme" signifie "nombre du logos", "logos" signifiant "raison" ou "rapport".
R2. Les fonctions logarithme et exponentielle sont définies par leur base (le nombre a). Lorsqu'on utilise un base de puissance de 10 (10, 100, 1000,…) nous parlons alors de "système vulgaire" car ils ont pour logarithme des nombres entiers successifs.
R3. La partie entière du logarithme s'appelle la "caractéristique".
D'abord celui en base 10:
(16.107)
abusivement
noté :
(16.108)
et celui
en base
(eulérienne) e:
(16.109)
historiquement noté:
(16.110)
le "n" signifiant "népérien".
Remarque: Historiquement, c'est à John Napier (1550-1617)
dont le nom latinisé est "Neper" que l'on doit l'étude
des logarithmes et le nom aux "logarithmes népérien".
En français pour la fonction
logarithmique en base 10 il faut pour calculer:
(16.111)
se
poser la question suivante : à quelle puissance devons
nous élever
10 pour obtenir x ?Formellement, cela consiste à résoudre l'équation:
(16.112)
ou autrement écrit:
(16.113)
avec x étant
connu et donc en base 10:
(16.114)
Pour la fonction logarithmique
en base eulérienne e
(ou dite "base nepérienne")
il faut pour calculer:
(16.115)
se
poser aussi la question suivante : à quelle puissance devons
nous élever le nombre e pour obtenir x ?Formellement, cela consiste à résoudre l'équation :
(16.116)
ou
autrement écrit:
(16.117)
avec x étant
connu et donc:
(16.118)
Techniquement,
nous disons alors que la fonction exponentielle (voir plus
bas les détails):
(16.119)
est la bijection réciproque de la fonction
ln(x).
(16.120)
Pour cela, il nous faut déterminer la limite (dont l'origine historique semblerait être l'étude de problèmes financiers par Euler) de :
(16.121)
avec et
quand .
Remarque: Le
deuxième terme de l'égalité est donc typiquement
le type d'expression que nous retrouvons dans les intérêts
composés en finance (cf. chapitre
d'Économie) ou dans
tout autre type d'accroissement à facteur égal.
Et ce qui nous intéresse dans le cas présent c'est
quand ce type de d'accroissement tend vers l'infini.
L'intérêt que nous avons à poser le problème ainsi c'est que si
nous faisons tendre
la fonction écrite précédemment tend vers e et cette fonction
a pour propriété particulière de pouvoir se calculer plus ou moins
facilement pour des raisons historiques à l'aide du binôme de Newton.Donc d'après le développement du binôme de Newton (cf. chapitre de Calcul Algébrique) nous pouvons écrire :
(16.122)
En effectuant certaines transformations algébriques évidentes, nous trouvons:
(16.123)
,
etc.
(16.124)
Montrons que la grandeur
variable est
bornée. En remarquant que :
,
,
etc.
(16.125)
Nous obtenons donc par anologie avec l'expression étendue en
binôme de Newton déterminée plus haut la relation d'ordre suivante:
(16.126)
D'autre part:
(16.127)
Nous pouvons donc écrire
l'inégalité :
(16.128)
Les termes soulignés constituent une
progression géométrique de raison (cf.
chapitre de Suites et Séries) et
dont le premier terme est 1. Par suite en utilisant les résultant
obtenus dans le chapitre de Suites et Séries, nous pouvons écrire:
(16.129)
Par conséquent nous avons :
(16.130)
Nous avons donc prouvé que la fonction
est
bornée.La limite:
(16.131)
tend donc vers cette valeur bornée qui le nombre
e dont la valeur
est :
(16.132)
Remarque: Comme nous l'avons démontré dans
le chapitre traitant des Nombres
ce nombre est irrationnel.
Nous
pouvons alors définir la "fonction
exponentielle naturelle"
(réciproque de la fonction logarithme népérien) par :
(16.133)
ou
également parfois notée:
(16.134)
Le nombre e et la fonction qui permet de le déterminer
sont très utiles. Nous les retrouvons dans tous les domaines
de la mathématique et de la physique et donc dans la quasi
totalité des chapitres de ce site.Les logarithmes ont plusieurs propriétés. Les voici (nous nous référons à une base X donnée):
(16.135)
Si nous posons et
nous
avons donc :
(16.136)
Si nous avons le cas particulier alors:
(16.137)
Cherchons à exprimer:
(16.138)
sous
une forme différente. Posons
ce
qui nous amène au développement:
(16.139)
Cherchons à exprimer maintenant avec
sous
un forme différente. Posons
:
(16.140)
ce
qui nous amène à:
(16.141)
Il y a une relation assez utilisée
en physique relativement aux changements de bases logarithmiques.
La première relation est triviale et découle des propriétés algébriques
des logarithmes:
(16.142)
La seconde relation:
(16.143)
est un peu moins triviale et nécessite
peut-être une démonstration (nous en aurons besoin lors de notre
étude des fractions continues dans le chapitre de Théorie des
nombres).Démonstration:
Nous avons d'abord les équations équivalentes (de la première relation ci-dessus):
et
(16.144)
et nous procédons comme suit:
(16.145)
Ce qui nous amène finalement à:
(16.146)
PRODUIT SCALAIRE FONCTIONNEL
Le produit scalaire fonctionnel (analogie très forte avec le produit scalaire vectoriel vu dans le chapitre de calcul vectoriel) peut paraître inutile lorsqu'il est étudié pour la première fois hors d'un contexte appliqué mais il connaît au fait de nombreuses applications pratiques. Nous en ferons par exemple directement usage dans le chapitre de physique quantique ondulatoire et de chimie quantique ou encore dans le cadre plus important encore des polynômes trigonométriques via les séries et transformées de Fourier (cf. chapitre sur les Suites Et Séries) que nous retrouvons partout dans la physique contemporaine.
Cependant, si le lecteur n'a pas encore parcouru le chapitre de calcul vectoriel et la partie y traitant du produit scalaire vectoriel, nous ne serions que trop recommander sa lecteur sans quoi de ce qui va suivre risque d'être un peu incompréhensible.
Nous nous plaçons dans l'espace des fonctions continues de l'intervalle [a,b] dans muni du produit scalaire définit par (nous retrouvons la notation spécifique du produit scalaire à sa version fonctionnelle comme nous en avions fait mention lors de notre définition du produit scalaire vectoriel):
(16.147)
Une famille de polynômes
orthogonale, comme nous pouvons en faire l'analogie
avec le produit scalaire vu dans le chapitre de Calcul Vectoriel,
est donc une famille
de polynômes tels que :
si
(16.148)
Nous rappelons
qu'une famille orthogonale est libre (cf.
chapitre de Calcul Vectoriel).Le développement suivant va nous rappeler le procédé de Gram-Schmidt (cf. chapitre de Calcul Tensoriel) pour construire une famille orthogonale :
Soit une famille de polynômes linéairement indépendants définis sur [a,b] et V l'espace vectoriel engendré par cette famille. La famille définie par récurrence de la manière suivante :
(16.149)
et est
orthogonale et engendre V.
Démonstration:
Montrons par récurrence sur n que est une famille orthogonale qui engendre le même espace que . L'assertion est vérifiée pour . Supposons l'assertion vérifiée pour , pour nous avons :
(16.150)
est donc orthogonale. Pour finir, l'égalité :
(16.151)
montre que
et
engendrent le même espace.
est donc bien une famille orthogonale qui engendre V.
C.Q.F.D.
Exemple:
Considérons l'exemple très important en physique moderne
qui est l'ensemble
des
fonctions continues -périodiques
qui forme un espace vectoriel (cf. chapitre
de Calcul Vectoriel). Nous définissons donc le produit scalaire de deux fonctions de cet ensemble par :
(16.152)
Le but de cette étude est de construire une base de sur
laquelle nous pouvons décomposer tout fonction -périodique. L'idée la plus simple est alors de se servir des fonctions trigonométriques sinus et cosinus :
(16.153)
Les relations ci-dessous montrent que les bases choisies ci-dessus
sont orthogonaux et forment donc une famille libre, de plus c'est
une
famille génératrice de l'espace vectoriel car
comme nous le démontrerons lors de
notre
étude des séries de Fourier (cf.
chapitre sur les Suites Et Séries),
nous avons les valeurs suivantes :
(16.154)
où est
le symbole de Kronecker (cf. chapitre de
Calcul Tensoriel).